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Antibiotiques, antidouleurs, antiallergiques… Plus de la moitié des jeunes Belges consomment au moins un médicament par an. Un chiffre qui ne recouvre que les médicaments prescrits et remboursés, ce qui laisse présager que le nombre réel d'adolescents sous médication est bien plus important encore. Les ados, une génération surmédicamentée?
Prescrit-on trop de pilules à nos enfants ? Il est difficile de répondre à cette question en l'absence d'un diagnostic individuel et d'informations sur le contexte de chaque adolescent, mais on peut s'interroger sur la banalisation du recours aux médicaments. Peu d’études scientifiques se sont penchées sur les habitudes médicamenteuses des jeunes, mais l'analyse des Mutualités Libres confirme la tendance très contemporaine à médicaliser les difficultés de l'existence, particulièrement aiguës pendant l'adolescence (mal-être, faible estime de soi, anxiété…), et la faible tolérance face aux douleurs du quotidien (maux de tête, courbatures…).
Avant de formuler des recommandations, il est donc nécessaire de prendre en considération les jeunes patients dans leurs spécificités et leur comportement (recherche d'indépendance, besoin de sensations fortes en testant ses "limites"…).
Les efforts doivent néanmoins être multipliés pour sensibiliser les adolescents et leurs parents aux effets indésirables des médicaments, particulièrement ceux des anti-inflammatoires. En raison de leurs effets secondaires, ces médicaments ne peuvent en effet être utilisés que lorsque le rapport bénéfice/risque est jugé positif. Le paracétamol constitue le premier choix en cas de fièvre.
Si les douleurs sont répétitives, il vaut mieux éviter de pratiquer l'automédication et consulter un médecin. Un symptôme prolongé ou sévère doit en effet toujours faire l'objet d'un diagnostic par un professionnel. Le pharmacien qui délivre un traitement à un adolescent a aussi la responsabilité d’en expliquer le bon usage et de souligner son éventuelle dangerosité.
Enfin, face aux conséquences des difficultés de l'adolescence (anxiété, stress, maux de tête), on ne peut qu'encourager à prendre davantage en considération les moyens non-médicamenteux ou les modifications du mode de vie avant de passer au traitement médicamenteux.
Exercer une activité physique, lutter contre l'addiction aux écrans ou ne pas fumer pour réduire les problèmes respiratoires. Divers intervenants pourraient être impliqués dans l’éducation à la santé, comme les écoles secondaires ou les mouvements de jeunesse.
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