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Psychotropes en maisons de repos : mieux comprendre pour mieux décider

Selon une étude des Mutualités Libres (dont fait partie Helan), en 2024, plus d’un résident sur deux utilise des antidépresseurs, et près de 1 sur 3 des antipsychotiques, souvent sur le long terme.

Vous ou l’un de vos proches allez bientôt entrer en maison de repos ? C’est une étape importante, souvent pleine d’émotions, de changements et de questions. Un véritable moment de transition. Ce nouveau cadre de vie vise avant tout à offrir plus de confort, de sécurité et de bien-être physique et mental.

Quand on parle du bien-être mental de nos aînés, on pense à différents facteurs comme la perte d’un être cher, l’adaptation à une maladie ou une autonomie réduite. Mais on oublie parfois un autre aspect : les médicaments. Et leur impact est parfois sous-estimé.  

Une constatation frappante : les résidents en maison de repos reçoivent plus souvent des médicaments psychotropes, comme les antidépresseurs ou les antipsychotiques, que les personnes âgées vivant à domicile. 

Des disparités importantes selon les profils et le lieu de vie  

L’usage de ces médicaments varie fortement d’un établissement à l’autre. Dans certaines maisons de repos, 1 résident sur 4 reçoit des antipsychotiques de manière chronique contre 1 sur 8 dans les institutions où l’utilisation est la plus faible.

Le profil des résidents joue aussi un rôle puisque l’utilisation est plus élevée pour : 

  • Les jeunes seniors (64-75 ans) 
  • Les personnes en perte d’autonomie et donc très dépendantes.
  • Les femmes (pour l’usage chronique d’antidépresseurs) 
  • Les bénéficiaires de l’intervention majorée (pour les antipsychotiques) 

La consommation de médicaments varie aussi selon le lieu de résidence. Les personnes âgées vivant en maison de repos consomment nettement plus de psychotropes que celles qui vivent à domicile, avec ou sans assistance (données de l’Agence Intermutualiste, 2022)

L’entrée en maison de repos : un moment charnière

Selon l’étude, l’entrée en maison de repos marque souvent un moment clé dans l’évolution de la consommation de psychotropes : 

  • 6 mois avant l’entrée, 27 % des personnes âgées utilisent des antipsychotiques. 
  • 3 à 9 mois après l’entrée, ce chiffre grimpe à 28,2 %. 
  • Pour les antidépresseurs, l'utilisation passe de 43,9 % avant l'admission à 47,2 % après. 

Mais il y a aussi de bonnes nouvelles : parmi le groupe (limité) de personnes âgées qui prenaient déjà des antipsychotiques ou des antidépresseurs avant leur déménagement, 30 % et 14,3 % respectivement ont arrêté leur traitement après l’entrée en maison de repos. 

Comment bien accompagner l’entrée en maison de repos ?

L’entrée en maison de repos est un moment décisif et l’occasion d’ouvrir le dialogue avec l’équipe soignante :

  • Un traitement est-il vraiment nécessaire ?
  • Existe-t-il des alternatives comme des activités adaptées, un accompagnement psychologique ou une approche centrée sur la personne ? 

Certaines maisons de repos ont déjà fait ce choix. Elles s’inspirent de méthodes comme Tubbe ou Senior Montessori, qui encouragent l’autonomie, la participation des résidents et les liens sociaux. Des outils comme le screener BelRAI (déjà utilisé en Flandre) permettent aussi d’évaluer les besoins de façon globale, dès l’admission.

En posant les bonnes questions au bon moment, vous pouvez, avec l’équipe médicale, construire une prise en charge plus personnalisée et mieux adaptée. Ce dialogue s’inscrit dans une démarche plus large de patient empowerment : permettre à chaque patient, en maison de repos ou ailleurs, de rester acteur de ses choix de soins.

Un rôle à jouer, ensemble

Vous êtes aidant proche, un voisin ou peut-être un futur résident ? Alors, vous avez, vous aussi, un rôle à jouer. N’hésitez pas à poser des questions, partager votre opinion et encourager une approche individualisée.

Mieux comprendre ce qui se joue lors de l’admission est un premier pas vers un accompagnement plus humain et plus respectueux de la santé mentale.

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