Jeunes travailleurs et incapacité de travail : le phénomène s’amplifie
En Belgique, un signal d’alerte se renforce année après année : les jeunes travailleurs (18-34 ans) entrent de plus en plus souvent en incapacité de travail pour des raisons psychologiques. Burn-out, dépression, stress, anxiété… la santé mentale des jeunes générations s’effrite dès les premières années de carrière.
Une santé mentale fragilisée dès les premières années de carrière
En 2024, près de 4 jeunes travailleurs sur 10 (39%) en incapacité de travail le sont pour des raisons psychologiques. Chez les personnes plus âgées, ce chiffre tourne autour de 30 %. La jeune génération semble donc plus exposée, plus tôt, et plus intensément par des problèmes de santé mentale.
Le burn-out et la dépression représentent désormais un quart des incapacités chez les moins de 35 ans.
Une hausse préoccupante du risque d’invalidité
Derrière l’incapacité de travail se cache une autre tendance préoccupante : le risque d’invalidité (une incapacité de travail qui dure plus de 12 mois). Un jeune travailleur sur sept reste en incapacité plus de 12 mois. Ce phénomène dépasse largement les frontières de notre pays : le même phénomène s’observe dans plusieurs pays européens.
Là où l’incapacité de travail concernait autrefois surtout des motifs physiques chez les travailleurs plus âgés, elle touche aujourd’hui massivement les jeunes pour des raisons psychologiques.
Comprendre la vulnérabilité croissante des jeunes travailleurs
La santé mentale résulte d’un équilibre complexe entre :
Lorsque ces piliers s’affaiblissent, la vulnérabilité augmente. Et chez les jeunes, beaucoup de ces déterminants sont aujourd’hui fragilisés.
1. Un marché du travail en pleine mutation
Les jeunes doivent composer avec une transition études vers emploi parfois déroutante, le télétravail et le flexdesk, qui rendent les liens sociaux plus difficiles, des attentes professionnelles très élevées, ou encore une reconnaissance insuffisante dans un environnement plus compétitif.
Moins entourés, plus connectés, plus exigeants envers eux-mêmes, beaucoup de jeunes peinent à trouver leur place.
2. Une hyperconnectivité qui surcharge le mental
L’omniprésence des écrans réduit les moments de récupération mentale et perturbe le sommeil. Les réseaux sociaux amplifient la comparaison sociale, la surabondance d’informations, et les messages anxiogènes.
3. Un avenir perçu comme incertain
Pour certains jeunes, l’avenir semble incertain, voire inquiétant. Et cette perception influence profondément leur bien-être.
Agir aujourd’hui pour la génération de demain
Protéger la santé mentale des jeunes, c’est garantir l’avenir du travail et de la société. Avec des mesures ambitieuses, une meilleure prévention et des environnements de travail plus humains, il est possible d’inverser la tendance.
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