Des médicaments en pilote automatique : pourquoi il est important de mieux gérer l’usage des antiacides (IPP)
Plus de 1,7 million de Belges prennent des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), souvent pendant de longues périodes. En 2024, 23 % des membres des Mutualités Libres en ont utilisé, et plus de la moitié d’entre eux en ont pris de manière chronique (12,4 %). Mais un usage prolongé est-il toujours justifié ?
Un petit comprimé qui s’incruste
Le pantoprazole figure dans le top 10 des médicaments les plus prescrits en Belgique, avec 449 millions de doses journalières délivrées chaque année. Ce qui interpelle : ces traitements sont non seulement largement répandus, mais également souvent pris sur le long terme.
En moyenne, un utilisateur reçoit l’équivalent de près de 6 mois de traitement par an. Plus de 58 % d’entre eux sont des femmes, âgées en moyenne de 61 ans.
Les IPP ont bien sûr leur place dans le traitement. Ils sont notamment recommandés dans les cas de reflux sévère ou d’ulcères gastriques. Ils sont aussi prescrits à titre préventif, par exemple en combinaison avec des anti-inflammatoires, pour limiter leurs effets secondaires.
Dans la majorité des cas, la durée de traitement recommandée varie de 2 à 8 semaines. Bien que les IPP présentent généralement des effets indésirables relativement bénins à court terme (maux de tête, nausées, éruptions cutanées...), des effets indésirables plus importants sont de plus en plus rapportés en cas d’utilisation prolongée (insuffisance rénale, infections gastro-intestinales, ostéoporose avec risque accru de fractures, carence en vitamine B12)
“Ce qui était peut-être un jour prévu comme une solution temporaire devient souvent une routine qui dure des années”, explique Claire Huyghebaert, expert(e) aux Mutualités Libres.
Il est important de réévaluer régulièrement ses traitements. Le médecin peut vérifier si la prise est toujours justifiée, et le patient aussi peut se poser la question : ai-je encore vraiment besoin de ce médicament ?
Des troubles gastriques atténués grâce à un meilleur mode de vie
Bon nombre de personnes souffrant de brûlures d’estomac ou d’acidité pourraient être soulagées autrement que par des médicaments.
Des adaptations du mode de vie peuvent faire une grande différence. Une alimentation équilibrée, un poids sain, une consommation réduite d’alcool ou de caféine sont autant de mesures bénéfiques. Réduire le stress et arrêter de fumer peuvent également améliorer considérablement les troubles de l’estomac.
Arrêter les IPP : toujours sous avis médical
L’arrêt d’un traitement par IPP doit toujours se faire en concertation avec votre médecin. Ne cessez jamais votre traitement sans avis médical.
En cas d’arrêt soudain, un effet rebond peut se produire : une aggravation temporaire des symptômes due à une production accrue d’acidité. Votre médecin peut vous aider à établir un schéma de diminution progressive adéquat pour vous.
Consultez votre médecin pour envisager un arrêt progressif et sécurisé. Prenez votre santé en main, en toute connaissance de cause.
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