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Une nouvelle étude des Mutualités Libres, dont fait partie Partenamut, montre que plus il y a de particules fines dans l'air, plus nous nous rendons chez le médecin. En plus de l'impact sur la santé de la population, le coût des visites médicales qui pourraient être évitées est également élevé. Alors que l'Europe se prononce actuellement sur des normes plus strictes en matière de qualité de l'air et que la Belgique élabore sa position en la matière, il est essentiel de mettre clairement en évidence l'impact sur la santé et les coûts pour l'assurance maladie. Attendre 2050 pour faire correspondre la qualité de l'air aux nouvelles normes de l'OMS aurait en effet un impact inacceptable sur la société.
La pollution atmosphérique représente le plus grand risque environnemental pour la population européenne. Selon un rapport récent de l'Agence européenne pour l'environnement, en 2021, 97 % de la population européenne a été exposée à une pollution aux particules fines supérieure aux normes recommandées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le nombre annuel de décès prématurés dans l'UE dus aux particules fines est estimé à 238.000.
En 2021, l'OMS a actualisé ses valeurs indicatives en matière de qualité de l'air, réduisant la norme admissible pour la pollution aux particules fines de 10 à 5 microgrammes par mètre cube. Mais selon les ambitions politiques actuelles, l'Europe ne souhaiterait atteindre cette norme qu'en 2050. Mercredi prochain (le 13 septembre), le Parlement européen se prononcera sur une révision des normes européennes, qui sont restées inchangées depuis 2008.
Une étude récente réalisée par les Mutualités Libres, en collaboration avec des chercheurs liés à la KU Leuven, à l'UHasselt et à la Cellule Interrégionale de l'Environnement (CELINE), offre un nouvel éclairage sur la pollution aux particules fines en Belgique, la présence d’espaces verts et l'association avec le nombre de visites chez le médecin généraliste et dans les services d'urgence. Cette étude a été publiée dans la revue internationale Environmental Research.
Le niveau de pollution aux PM2,5 (particules fines dans l'air ambiant d'un diamètre inférieur à 2,5 micromètres) a ainsi été cartographié au niveau d'environ 20.000 quartiers. Ces données ont ensuite été couplées à celles de plus d'un million d'adolescents et d'adultes belges affiliés aux Mutualités Libres (dont Helan en Flandre et à Bruxelles).
Le constat général est le suivant : plus la concentration de particules fines dans l'air est faible, moins on va chez le médecin. Pour les adultes, le nombre annuel médian de consultations chez le médecin généraliste pendant les heures d’ouverture du cabinet était égal à :
La même tendance a été observée chez les jeunes. Il en va de même pour les consultations chez le médecin généraliste en dehors des heures d’ouverture du cabinet, qui indiquent généralement un besoin plus urgent d’avis médical.
L'étude estime également l'impact financier des consultations chez le médecin généraliste qui pourraient être évitées, en supposant une relation de cause à effet, si tous les individus vivaient dans un quartier où la concentration de particules fines est la plus faible (4,91 à 7,49 μg/m³). Extrapolé à la population belge, ce coût évitable s'élève à 43 millions d'euros, dont plus de 37 millions à charge de l'assurance maladie et près de 6 millions à charge des patients. Des conclusions antérieures des mêmes chercheurs ont également mis en évidence un absentéisme au travail plus élevées lors des pics de pollution atmosphérique.
Travailler à l'amélioration de la qualité de l'air n'est donc pas seulement bon pour la santé publique, mais aussi pour la viabilité financière de l'assurance maladie-invalidité.
Christian Horemans, expert en environnement et santé aux Mutualités Libres : "La révision des normes européennes de qualité de l'air représente une énorme opportunité de protéger notre santé. Il convient d'accélérer la réalisation des nouvelles normes de l'OMS d'ici 2030, ce qui, espérons-le, sera également l'avis du Parlement européen le 13 septembre. Espérons que la Belgique et les autres États membres poursuivront également cet objectif lorsqu'ils formuleront leur position dans ce dossier. Il est essentiel de faire preuve de plus d'ambition que l'échéance actuelle de 2050. L'impact sur la société est trop important pour encore attendre 27 ans.”
En plus de la pollution aux particules fines, un autre facteur important influençant la santé publique a également été examiné : la présence d'espaces verts. Les résultats montrent que les personnes vivant dans un espace avec plus de 30 % d'arbres se rendent moins souvent chez le médecin. Cette conclusion confirme la règle de base dite des 3-30-300 pour les espaces verts urbains : pour promouvoir la santé, il est recommandé de pouvoir voir au moins 3 arbres depuis chaque résidence, d’avoir 30 % d’espaces avec des arbres dans chaque quartier, et d’être à 300 mètres au maximum d'un parc ou d'un espace vert récréatif.
De plus amples informations sur cette étude sont disponibles sur le site web des Mutualités Libres
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