
Passez de la distance à la connexion avec votre enfant: et si on en discutait ?
Sarah Bal
psychologue pour adolescents
Les jeunes et leurs parents ont parfois du mal à trouver leur voie. À se trouver eux-mêmes et à se retrouver les uns les autres. Parler aide à rétablir le lien. Mais comment entamer la discussion sans mettre les pieds dans le plat ? La psychologue pour adolescents Sarah Bal nous donne quelques clés pour vraiment se comprendre et se rapprocher.
« Laisse-moi tranquille ! » « Tais-toi ! » Avec des enfants qui grandissent à la maison, l'ambiance n’est pas toujours au beau fixe. Les reproches et les silences se succèdent fréquemment. Les ados tout comme leurs parents y font face, explique la psychologue et thérapeute Sarah Bal. Depuis plus de 30 ans, elle aide les familles à se retrouver malgré les doutes et les tensions.
Cela commence généralement par la question : « Et si on en discutait ? » C'est une étape importante vers davantage de connexion, explique Sarah Bal. « Aussi bien les adolescents que les parents ressentent parfois une réticence ou une peur d'engager la conversation. Ils ne savent plus comment réellement entrer en contact les uns avec les autres. Mais lorsque ces discussions ont lieu, je constate qu'elles les rendent souvent plus forts.
Le fait que les ados et les parents se parlent à nouveau souligne le fait que vous comptez les uns pour les autres. »
Le fait que vous soyez là, que vous écoutiez, que vous tendiez la main et que vous montriez votre présence, c'est ça qui compte.
La première étape pour se retrouver
La volonté de bien s'entendre est forte dans la plupart des familles. Mais qui fera le premier pas ? Et comment s'y prendre ? Ne laissez pas l'initiative uniquement à votre enfant. Vous vous faites du souci ? Proposez vous-même à votre ado de discuter.
Exprimez ce qui vous préoccupe et écoutez, sans juger. Car on peut seulement partager nos tracas si l'on se sent en sécurité. Sarah Bal : « Essayez de donner à la conversation une atmosphère détendue. Vous posez des questions, vous ouvrez la discussion, et souhaitez aborder un sujet. Vous ne pouvez pas forcer l'autre.
Essayez surtout de mettre votre enfant à l'aise. » Vous n'arrivez pas à aborder le coeur du problème ? Discutez ensemble de manière légère ou plaisantez, c'est déjà un bon début. Rappelez-vous que le fait d'avoir une conversation est parfois plus important que son contenu.
Appuyez-vous sur les points forts
Dans son cabinet, Sarah Bal remarque fréquemment que les parents ont des attentes irréalistes envers les adolescents. « J'entends parfois des phrases comme « Il ne veut pas faire telle chose ». Alors que je me dis : il n'en est tout simplement pas encore capable, donnez-lui un peu de temps. » Notre cerveau continue à se développer jusqu'à l'âge de 24 ans environ.
Songer aux conséquences de ce verre de trop ? Planifier ses devoirs sur le long terme ? Les jeunes le veulent peut-être, mais n'en sont pas encore tout à fait capables. Dans vos conversations, appuyez-vous plutôt sur les points forts.
Concentrez-vous sur ce qui fonctionne. « Vous apprendrez ainsi à connaître et à utiliser vos forces mutuelles », explique Sarah Bal. « Cela renforce l'estime de soi et aide à relever les défis de manière plus constructive. »
Le langage, bien plus qu'un simple discours
Les mots vous manquent ? Votre enfant reste silencieux pendant une conversation ? Ce n'est pas forcément un problème. Sarah Bal : « Il n'est pas toujours nécessaire de trouver les mots justes ou de s’exprimer activement pour prendre sa place ou avoir de l’importance pour les autres. Chaque petit geste, chaque regard, chaque silence vous permet de transmettre quelque chose et de vous faire voir et entendre. »
Si vous ne pouvez pas le dire, vous pouvez peut-être l'écrire. Ou vous pouvez composer une chanson ou faire un dessin. Utilisez votre propre langage pour créer des liens. Et continuez à observer et à écouter attentivement. Vous apercevez un sourire ? Des yeux tristes ? Repérez le langage corporel de votre enfant et mentionnez-le. Cela montre que vous êtes à l'écoute, et ouvre la porte à la conversation.
Soutenez-vous mutuellement
Les portes qui claquent et les regards furieux peuvent peser lourd sur votre famille. Considérez chaque conflit comme une occasion de grandir ensemble. Vous n'avez aucun contrôle sur le comportement de votre adolescent, mais vous pouvez choisir comment gérer les situations difficiles.
Votre volonté d'écouter est le meilleur point de départ. En tant que parent, vous ne souhaitez qu’une chose : apaiser la tristesse, la peur ou la colère de votre enfant. Mais ce n'est pas toujours possible. Ce que vous pouvez faire, en revanche, c'est essayer de comprendre et de soutenir votre enfant.
Les parents élèvent leurs enfants, mais les enfants élèvent tout autant leurs parents. En partageant vos expériences, vous apprenez les uns des autres. Élever un enfant, c'est chercher et vivre ensemble.
Ce n'est pas grave si, en tant que parent, vous n’avez pas réponse à tout. L'important, c'est d'être là. Le fait que vous soyez là, que vous écoutiez, que vous tendiez la main et que vous montriez votre présence, c'est ça qui compte.
Passez de la distance à la connexion avec votre enfant
Webinaire gratuit avec Sarah Bal
Date : Mardi 9 septembre
Heure : De 19h30 à 20h30
Langue : néerlandais
6 conseils pour une discussion constructive avec votre enfant
-
Créez une atmosphère rassurante : il est plus facile de partager des expériences difficiles lorsque l'on se sent en sécurité. Trouvez un endroit calme, prenez votre temps et évitez de juger, de ridiculiser ou de punir.
-
N'attendez pas que l'autre fasse le premier pas : si vous vous faites du souci, prenez l'initiative. Votre enfant ne se confiera peut-être pas tout de suite, mais vous lui montrez ainsi que vous êtes ouvert·e à la discussion.
-
Écoutez activement : accordez toute votre attention à la conversation et essayez non seulement d'entendre l'autre, mais aussi de le comprendre. Citez ce que vous remarquez, offrez de temps en temps votre avis et n'interrompez pas l'autre.
-
Donnez l'exemple : si vous vous montrez vulnérable et acceptez toutes vos émotions, votre enfant apprendra qu'il peut se montrer tel qu'il est, que tout est permis.
-
Faites une pause à temps : si vous êtes dans une impasse ou si le conflit s'envenime, faites une pause et convenez immédiatement du moment où vous reprendrez la conversation. Vous restez ainsi en contact.
-
Croyez au changement : si vous croyez sincèrement que tout ira bien, vous dégagerez cette conviction. Vous transmettrez cette confiance à votre enfant, pour aujourd'hui et pour plus tard.
Avantage-Helan : psychothérapie
Les enfants et les adolescents peuvent bénéficier de séances gratuites auprès d'un·e psychologue conventionné·e. Si votre psychologue n'est pas conventionné ·e, Helan vous rembourse alors jusqu’à 120 euros par an. À partir de 18 ans, vous pouvez également faire appel à BloomUp pour planifier rapidement une consultation en ligne avec un·e psychologue.
Webinaire gratuit: Passez de la distance à la connexion avec votre enfant
Le mardi 9 septembre, Sarah Bal donnera un webinaire sur ce thème. (en néerlandais)
Partagez cet article
Tags
ÉducationLisez-en plus
Plus de supplément chez les pharmaciens de garde
Vous ne paierez bientôt plus de supplément si vous vous présentez chez le pharmacien de garde avec une ordonnance le soir ou pendant le week-end. En contrepartie, une compensation de permanence sera introduite pour les pharmaciens de garde.
Prendre soin de soi quand on est là pour soigner les autres
On dit parfois : “on ne peut pas faire saigner une pierre”, un constat qui s’est appliqué aux collaborateurs d'Helan Aide familiale tout au long d’une année marquée par le coronavirus. C’est pourquoi nous avons fait appel aux services de la ‘ligne d’oxygène’ pour donner l’occasion de souffler à nos soignant(e)s, et leur permettre ainsi de pouvoir encore mieux s’occuper de leurs clients.
Les meilleurs soins en cas de démence
Si vous connaissez une personne atteinte de démence ou si vous êtes aidant proche, notre Service Action Sociale peut faire beaucoup pour vous. Suivons l'ergothérapeute Katja de Cordt alors qu'elle établit un plan de soins pour Jossé et Maurice.
L'eAttest remplace les attestations papier
Lorsque votre généraliste vous remet une attestation papier, vous collez une vignette dessus et l’apportez à votre mutualité. Il en va ainsi depuis des décennies, mais tout cela prendra bientôt fin. A partir du 1er janvier 2018, l’attestation électronique (eAttest) verra le jour et cette évolution importante vous facilitera grandement la vie.